• L'extrait aléatoire #6 : ce dont il faut guérir

    Des mots écrits en 2003, après le séisme d'avril 2002, mais qui tracent une problématique encore actuelle. La gauche se débat pour éviter absolument ces changements, qui signeraient l'écroulement de son hégémonie culturelle. Ils sont pourtant des plus salutaires.

    Le complexe de gauche est double.

    Pour la gauche il s'agit d'un complexe de supériorité ; pour ceux qui n'en sont pas, d'un complexe d'infériorité. L'effet est cumulatif : plus la gauche se sent supérieure, plus les autres sont complexés de ne pas en être. Cela dure depuis le début du XXème siècle. [...] Il peut paraître paradoxal de s'intéresser aux effets pernicieux de ce complexe au moment où notre vieille gauche bat de l'aile après son cuisant échec du printemps 2002. [...] Certes non. En fait, selon une règle déjà maintes fois observée dans la vie politique française, plus la gauche est minoritaire, plus elle est à terre, plus elle est défaite, et plus elle est agressive idéologiquement, plus elle se crispe sur ses certitudes, plus elle s'accroche à ses vieilles croyances. Plus elle cherche alors à complexer les autres. [...] Si la gauche veut sortir du marasme où elle s'est placée elle-même, elle doit repenser ses méthodes, laisser tomber ses vieux réflexes, apprendre la modestie. Si la droite veut prendre confiance en elle, au-delà de quelques rodomontades sécuritaires, elle doit savoir assumer ses choix, bousculer ses habitudes, croire aux bienfaits de la politique. [...] Le complexe de gauche est condamné à disparaître puisqu'il en va de l'inévitable modernisation des mœurs et de la vie politique française, à l'instar de ce qui s'est déjà accompli ailleurs.

    Thierry Wolton, Comment guérir du complexe de gauche, Plon, 2003, pp. 9 à 12.


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