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Le passé écrasé par le présent
« Il y a un second point que je dois aborder : c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question. Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu'il y a pour elles un droit parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures. »
Voilà les termes que, dans un discours tenu le 28 juillet 1885 devant la Chambre, Jules Ferry employa pour justifier sa politique coloniale. Mon Dieu ! Jules Ferry, le père de l'école laïque, le saint républicain, était un affreux colonisateur raciste ! Et, inconscient, sans doute, de ses propos, il ajouta : « je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. » Ça persiste et ça signe !
Logiquement, après trente ans de lobotomie antiraciste, il se trouve des ahuris pour s'offusquer que François Hollande lui rende hommage. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir bien pris soin de séparer le « bon » Ferry, compatible avec aujourd'hui, et le « mauvais »... Ce que c'est amusant de voir un peu la Gauche subir les effets des inepties qu'elle a semées !
Si les éructations scandalisées des professionnels de l'antiracisme sont ridicules, je m'agace aussi qu'Hollande dise que la politique coloniale de Ferry « fut une faute morale et politique ». Un tel jugement anachronique n'a strictement aucun sens : ne peut-on pas laisser le passé en paix ? François Hollande aurait été bien plus rigoureux de dire qu'il estimait que cela avait été une faute morale et politique, chacun étant libre d'émettre les opinions qu'il veut. Mais la formulation choisie est dommageable car elle entretient cette manie d'instrumentaliser l'histoire.
Quant à ceux, à Droite, qui tentent une vaine polémique politicienne, ils sont encore plus pathétiques.
Tags : françois hollande, histoire, mythologie antiraciste, nos princes ridicules
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